Projet de fin d'étude : Les modifications de l'organisme maternel au cours de la grossesse

Etudiant : AHMADI SOUAD

Filière : LF SVI - Option Biotechnologies Microbiennes

Encadrant : Pr. SEBAAI NAIMA

Annèe : 2021

Résumé : La grossesse peut être considérée comme un modèle tri-compartimental où la mère, le placenta et le fœtus interagissent pour assurer la croissance et le développement du fœtus. Dès le début de la grossesse, le métabolisme maternel subit un grand nombre de changements pour s’adapter aux besoins du fœtus et du placenta. Toutes les sécrétions endocrines sont stimulées pendant la grossesse. La progestérone et les prostaglandines ont des effets vasodilatateurs sur la circulation utéroplacentaire contribuant à l'augmentation du débit cardique. Pendant le premier trimestre, l'hyper-débit sert à la vascularisation maternelle (rénale, mammaire et cutanée) sans qu'il n'y ait d'augmentation de la consommation en O2. L'hyperventilation secondaire à la sécrétion de progestérone apparaît dès le premier trimestre. L'augmentation du volume courant est retrouvée de façon quasi constante au cours de la grossesse et est responsable d'un accroissement important de la ventilation alvéolaire qui peut atteindre 70 % des valeurs du postpartum. Néanmoins, certaines femmes ont des difficultés à respirer durant le dernier trimestre de la grossesse. Ceci est le résultat de l'appui de l'utérus sur le diaphragme. L'augmentation des facteurs de coagulation (VII, VIII, X), du fibrinogène associée à la diminution du taux plasmatique des inhibiteurs de la coagulation notamment la protéine S et C entraîne un état d'hypercoagulabilité qui contribue très certainement à la prévention de l’hémorragie au moment de la séparation du placenta. En revanche, ces modifications prédisposent les femmes enceintes aux complications thromboemboliques. L'augmentation du volume plasmatique supérieure à celle de la masse de globules rouges entraîne une anémie de dilution. Cette hémodilution s'accompagne d'une thrombopénie relative, d'une baisse de l'hématocrite et du taux de protéines plasmatiques. L'hyperleucocytose relative complique le diagnostic d'infection en cours de grossesse. La filtration glomérulaire et le flux plasmatique rénal s’élèvent aussi pendant la grossesse. Ces modifications de la fonction rénale sont le fruit de l'augmentation du débit sanguin maternel durant cette période. Par ailleurs, la compression mécanique de la vessie exercé par l’hypertrophie de l’utérus conduit ainsi à une réduction de la capacité vésicale entrainant chez la femme enceinte une pollakiurie et une hausse du reflux vésico-urétéral. Les modifications physiologiques de la grossesse sont donc polymorphes et permettent le développement et la croissance du fœtus, l’adaptation de la mère à l’état gravidique et la préparation de la mère à l’accouchement. Ces adaptations physiologiques se produisent afin de maintenir l’homéostasie du milieu intérieur. La connaissance de ces modifications est indispensable à la surveillance de la grossesse normale, comme à celle des pathologies chroniques présentées par la femme.