Projet de fin d'étude : La phosphatogenèse dans les bassins marocains. Exemple Bassin Oulad Abdoun

Etudiant : GURWEL TEREZA MANYAU MALUAL

Filière : LF STU - Option Ressources Minérales

Encadrant : Pr. ASSAOUD SIHAM

Annèe : 2022

Résumé : Les phosphates sont des roches contenant une quantité plus ou moins élevée en P2O5. Il y a deux familles de phosphate. La première liée à l’apatite dite phosphatite, qui se classe selon la présence et la taille des éléments figurés. La deuxième famille des roches est dite phosphorites qui se classent suivant le type de minéral, la texture, la structure, la nature de l’exogangue et surtout par sa richesse en P2O5 qui doit être supérieur à 18 %. La phosphatogenèse est l’ensemble des processus physico-chimiques et /ou biologiques aboutissant à la formation des dépôts phosphatés. La zone favorable à la formation des phosphates est située entre la zone réductrice à laminites, à matière organique préservée et la zone largement bioturbée ou l’oxydation de la matière organique s’accentue. La limite de séparation entre les deux zones est dite pycnocline. Les dépôts phosphatés se situent en position intermédiaire entre ces deux zones en étant plus ou moins influencés par l'un ou par l'autre, selon qu'ils se seront formés plutôt sous la pycnocline ou plutôt au-dessus. Ils peuvent se déplacer latéralement ou disparaître en fonction de la dynamique du bassin sédimentaire. Plusieurs modèles génétiques ont été proposés pour expliquer la formation des gisements phosphatés. Cependant la plupart des auteurs s’accordent, aujourd’hui, à admettre l’existence d’une dynamique phosphatogenèse dont l’enchaînement s’accomplit au long des étapes suivantes : *Remontée de courants ascendants froids (upwelling-water) riches en éléments nutritifs (P, N, O) entrainant une forte productivité biologique *Accumulation de grandes quantités de matière organique planctonique subissant une minéralisation partielle. *augmentation de la teneur en anions phosphatés dissous dans les solutions interstitielles. La formation d’un gisement phosphaté est contrôlée par : *Variation du niveau marin *Taux de sédimentation *Périodes favorables à la phosphatogenèse *zones favorables à l'accumulation des phosphatites *La dynamique du bassin sédimentaire *La structure du Bassin sédimentaire L’histoire géologique du Maroc, a enregistré plusieurs Orogenèses (Précambriennes, Hercynienne, Alpine), qui ont caractérisé différents domaines structuraux. Au niveau de ces derniers, la sédimentation phosphatée s’est développée à partir du Crétacé supérieur (Maestrichtien) jusqu’à l’Eocène moyen (Lutétien). 29 Le phosphatogenèse marocaine s’est déroulée dans des golfs longs et étroits communiquant avec la mer. Du point de vue génétique, la position des bassins phosphatés marocains sur la côte occidentale de l’Afrique, les caractères morphologiques de la marge continentale au Crétacé et à l’Eocène et sa position latitudinale basse, sont des facteurs qui ont favorisé l’action des courants ascendants dans ces bassins. Les phosphates marocains sont les premières ressources minières du pays. Ils possèdent les plus importants gisements des phosphates dans le monde, soit plus des trois quarts des réserves mondiales. Les gisements sont caractérisés par leurs qualités marchandes et leurs teneurs élevées en P2O5. Le phosphate marchand du Maroc a une teneur de 30 % qui se calcule comme suit BPL (Bone Phosphate of Lime) = 2,18 * % P2O5. Ils accordent au Maroc une place particulière dans le marché international : premier exportateur des phosphates et troisième producteur. Les bassins phosphatés marocains renferment quatre pôles miniers d’extraction et d’enrichissement des phosphates : Khouribga (Ouled Abdoun), Youssoufia et Benguérir (Ganntour), Bou-Craa (Oued Eddahab). Le bassin Ouled Abdoun représente une unité morphologique importante du domaine mésétien marocain, quasi-tabulaire très faiblement ondulé. Les phosphates de ce bassin sont de type sédimentaire, englobant trois zones d’extraction (Sidi Daoui, Merah Lahrach (M.E.A), Sidi Chennane). La série phosphatée compose le terme final d’une couverture sédimentaire s’étalant de l’Infra-Cénomanien au Lutétien supérieur. Les phosphates des Ouled Abdoun sont de diverses qualités avec des teneurs élevées en P2O5, 75 % B.P.L. proviennent de la couche 1 (Yprésien) ; 72 % B.P.L. proviennent de la couche 2 (Danien-Thanétien) et 80 % B.P.L. du phosphate rubéfié