Projet de fin d'étude : LA RÉGULATION MOLÉCULAIRE DU CYCLE CELLULAIRE CHEZ LES EUCARYOTES

Etudiant : MAKOUAR HAMZA

Filière : LF SVI - Option Biotechnologies Microbiennes

Encadrant : Pr. SOULEIMANI ABDALLAH

Annèe : 2021

Résumé : Grâce à la grande précision de la régulation du cycle, le taux d’erreurs dans le déroulement du cycle est très faible. Cependant, l’apparition de cellules transformées dont la prolifération incontrôlée aboutit à un cancer qui s'observe encore malheureusement trop fréquemment. Comme nous l'avons vu, la régulation du cycle cellulaire et les différents processus de surveillance du cycle font intervenir de très nombreuses protéines qui, soit stimulent la prolifération, soit l’inhibent. Toutes ces molécules peuvent présenter des mutations. L’analyse moléculaire des tumeurs humaines montre que les protéines régulatrices du cycle sont fréquemment mutées. On peut constater : Des surexpressions de protéines qui normalement sont des stimulatrices de la prolifération : Cyclines (Cycline D dans le cancer du sein) ou Cdk (Cdk4 par exemple) Des pertes d’expression ou des inactivations de protéines qui normalement sont des freins du cycle (CKI, pRb). Les molécules intervenant aux points de surveillance du cycle sont également souvent mutées : l’inactivation par délétion ou mutation du gène de la p53 est fréquente dans de très nombreux cancers humains (côlon, poumons, sein, cerveau, os…), la sécurine du point de surveillance métaphase/anaphase, est mutée dans le cancer de l’hypophyse, l’ATM des points de surveillance G1/S et G2/M est mutée dans l’Ataxie-télangiectasie, maladie prédisposant aux cancers. Il faut remarquer que ces changements dans le taux d’expression de molécules peuvent être dus à des altérations chromosomiques (translocations, délétions). Parmi les gènes mutés dans les cancers se trouvent les gènes suppresseurs de tumeurs (leur rôle normal dans la cellule saine est de freiner la prolifération). Ces gènes, lorsqu’ils sont absents ou inhibés, peuvent être à l’origine d’un cancer. (Exemple : pRb, p53) La Protéine du Rétinoblastome freine la prolifération en séquestrant le facteur de transcription E2F ; quand Protéine du Rétinoblastome est absente, le facteur E2F est en permanence activé, les cycles se succèdent sans arrêt, pas de réparations d’ADN possibles… La perte ou l’inactivation de la Protéine du Rétinoblastome (pRb) est très fréquente dans les cancers humains, en revanche des mutations de la p E2F ou de Cdk2 n’ont pas été observées. Certaines protéines virales (papillomavirus, SV40 ...) se lient à Protéine du Rétinoblastome et font libérer E2F, ce qui a pour conséquence une prolifération anarchique incontrôlable. La p53 freine la prolifération en stimulant la synthèse d’un inhibiteur (p21) de Cycline / Cdk. Quand la p53 est non fonctionnelle la p21 est absente et le cycle n’est pas arrêté par inhibition de Cycline / Cdk, la prolifération s’effectue sans frein. De plus, le nombre de cellules augmente parce que sans p53 les cellules qui présentent des anomalies et qui ne peuvent pas être réparées ne sont pas dirigées vers une mort par apoptose.