Projet de fin d'étude : La physiopathologie de la goutte

Etudiant : ELALAMI OUSSAMA

Filière : LF SVI - Option Biotechnologies Microbiennes

Encadrant : Pr. SEBAAI NAIMA

Annèe : 2022

Résumé : La goutte englobe les affections qui sont liées aux dépôts tissulaires de cristaux d'urate monosodique. Elle résulte d'une hyperuricémie prolongée, chronique, suite à un trouble de l'équilibre de l'acide urique entre ses apports, sa synthèse et son élimination. Cette pathologie en augmentation constante ces dernières années est devenue l'une des arthropathies inflammatoires les plus fréquentes dans les pays occidentaux. On attribue cette progression aux changements alimentaires et au vieillissement de la population, l'alimentation moderne plus calorique et plus grasse favorisant l'expression de prédispositions génétiques. Les manifestations cliniques de la goutte peuvent être multiples et variées. Elles débutent en général de façon aiguë et monoarticulaire, avec une durée limitée à quelques jours. L’évolution se fait vers une augmentation du nombre d’articulations atteintes et de la durée des crises, jusqu’à la chronicité. Classiquement, les manifestations cliniques de la goutte sont classées généralement en trois phases : hyperuricémie asymptomatique, goutte aiguë et goutte chronique ou tophacée. Par définition, la phase d’hyperuricémie asymptomatique ne présente pas de manifestations cliniques rhumatologiques. Après des attaques répétées, la goutte atteint un niveau de chronicité et peut causer la destruction de certains tissus et la malformation de certaines articulations. En effet, plus le temps passe, plus les mouvements de l’articulation atteinte deviennent restreints à cause de l’obstruction des cristaux d’urate de sodium et de la destruction articulaire. À cette étape, on voit apparaître des nodules ou des masses bosselées sur les membres affectés : on les appelle des tophi. Ils consistent en une accumulation importante de cristaux d’urate de sodium. La formation de tophi est un indice révélateur de la chronicité de la maladie chez le patient. En effet, ils n’apparaissent qu’après de longues années sans que la maladie soit traitée. Le diagnostic de la goutte repose sur la mise en évidence de microcristaux d’urate de sodium dans le liquide articulaire : c’est l’examen le plus contributif au diagnostic. Il est conseillé de doser l’uricémie, qui est le plus souvent trouvée supérieure à 420 µmol/l. Quant à la radiographie, elle retrouve sa place surtout dans le diagnostic de la chronicité notamment dans la goutte chronique tophacée avec des lésions typiques faites de géodes ou d’encoches épiphysaires. La goutte est une maladie en progression partout dans le monde, caractérisée par des crises aiguës très douloureuses et une évolution avec des complications invalidantes. Il convient de traiter non seulement les crises aiguës lorsqu'elles surviennent mais aussi de traiter l'aspect chronique de la maladie. Les objectifs du traitement et de la prise en charge consistent à : - gérer les symptômes de la crise : Les crises sont très douloureuses et il faut soulager le patient ; - prévenir les récidives et l'évolution de la maladie par une réduction de l'uricémie. Les trois principales classes de molécules sont les inhibiteurs de la xanthine oxydase, les uricosuriques et les uricolytiques ; - prendre en charge les comorbidités : hyperlipidémie, hypertension, diabète, obésité, intoxication tabagique et alcoolique…… Selon la sévérité, on démarre avec une monothérapie à base par exemple d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qui sera débutée dans les 24h après le début de la crise. Si la monothérapie s’avère inefficace, on peut passer à une bithérapie en associant par exemple la colchicine avec un AINS ou un corticoïde par voie orale. La goutte demeure toujours une pathologie douloureuse qui doit être maîtrisée lorsqu’elle apparaît, justifiant la recherche pour découvrir de nouvelles avenues thérapeutiques plus efficaces et plus sécuritaires.