Projet de fin d'étude : Aperçu bibliographique sur la propagation de l'Arganier (Argania spinosa L. Skeels)

Etudiant : TAOUSSI Mohammed

Filière : Master Biotechnologie, Ecologie et Valorisation des Phytoressources (BEVP)

Encadrant : Pr. EL MESKAOUI ABDELMALEK

Annèe : 2021

Résumé : L’arganier marocain représente un patrimoine culturel immatériel de l’humanité par excellence, c’est un arbre polyvalent qui permet de générer des revenus. Récemment, il a attiré l'attention du monde entier en tant que source d'huile très appréciée. Elle devient l'huile comestible la plus chère au monde, car l'offre actuelle ne répond pas à la demande. Aujourd'hui, et en dépit des fortes potentialités liées à l’arganier, la pérennité de cet écosystème demeure menacée en raison de la surexploitation domestique, de l’extrême aridité des dernières décennies et surtout du faible taux de régénération naturelle de l’arganier. En effet, l’arganeraie Marocaine régresse en termes de superficie et de densité ce qui impose des programmes urgents de conservation et de sauvegarde de cette espèce. Afin d’inverser cette tendance, la sélection et la multiplication d’individus ayant des caractères recherchés (productivité, qualité de l’huile et résistance aux stress abiotiques, etc.) sont désormais une priorité nationale. Vu que la multiplication par semis sexuée pose le problème d’hétérogénéité des plantations, plusieurs tentatives de multiplication végétative conventionnelle ont été entreprises pour la production de plants conformes aux plants mères sur le plan génétique. Ces tentatives, rapportées sur l’arganier, ont porté plus particulièrement sur le bouturage. Encore peu maîtrisé à l’époque, les taux de réussite étaient faibles. Le bouturage en effet reste très compliqué et lent et ne permet pas de répondre aux attentes et besoins des opérateurs. La réussite de la multiplication par bouturage à un niveau opérationnel (reproductible et rentable), nécessite une maitrise des conditions intrinsèques et extrinsèques du processus. Parallèlement, des techniques de greffage ont été essayées mais l’effet de l'interaction greffon/ porte-greffe demeure encore une limitation à la technique. En bref, les résultats des travaux sur la multiplication végétative par bouturage et greffage sont parfois contradictoires, mais montrent quand même un potentiel important. Les standardisations du matériel de départ et des conditions de multiplication méritent des efforts encore plus importants. En outre, la culture in vitro constitue une voie prometteuse pour la multiplication en masse de cette espèce. Néanmoins, les premiers travaux ont été confrontés à un ensemble de contraintes à savoir l’arrêt de croissance, la nécrose apicale, le faible taux d’enracinement et la difficulté d’acclimatation. Quoique les réussites de diverses recherches entamées récemment par la culture in vitro de l’arganier soient nombreuses, le problème d’enracinement des vitroplants demeure un obstacle majeur et donc des efforts restent à déployer davantage en vue d’assurer l’enracinement, d'améliorer l’acclimatation et de hausser significativement les taux de survie des vitroplants. Une alternative de contourner l’étape d’enracinement et de produire des plantes entières (tige+racine)ne semble possible que par l’embryogenèse somatique (ES). En effet, l'embryon somatique, produit de l’ES, est une structure bipolaire, qui développe simultanément un pôle racinaire et un pôle caulinaire opposés, semblable à celle de l’embryon zygotique issu de la fécondation. Alors que, par rapport à l'enracinement de bourgeons (axillaire ou adventif) l'obtention de plants par ES est plus rapide puisqu'il n'existe pas d'étape d'enracinement proprement dite. Pareillement, cette biotechnologie de multiplication clonale conduit sans aucun doute aux taux de multiplication les plus élevés permettant la production illimitée et rapide de plants génétiquement identiques. A notre connaissance, rares sont les publications sur l’ES de l’arganier sauf quelques résultats préliminaires encourageants sur l’étape de l’induction ont été rapportés. Toutefois, ces tentatives fragmentaires n’ont pas affirmé la nature des tissus obtenus (callogène ou embryogène) et de plus n’ont pas abouties à la production des embryons somatiques et des vitroplants.