Projet de fin d'étude : Méningite : une urgence médicale aux multiples visages

Etudiant : MALLOU MOHAMED

Filière : LF SVI - Option Biotechnologies Microbiennes

Encadrant : Pr. TALBI FATIMA ZAHRA

Annèe : 2025

Résumé : La méningite désigne une inflammation des méninges, les membranes enveloppant le cerveau et la moelle épinière. Elle peut être d’origine infectieuse (causée par des agents bactériens, viraux, fongiques ou parasitaires) ou non infectieuse, notamment d’origine auto-immune, médicamenteuse ou néoplasique. Cette pathologie constitue une urgence médicale en raison de sa gravité potentielle et de la rapidité avec laquelle elle peut évoluer vers des complications neurologiques sévères, voire engager le pronostic vital. Parmi les agents infectieux, les bactéries Neisseria meningitidis, Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae sont les plus fréquemment impliquées dans les formes aiguës bactériennes, souvent fulminantes. Les entérovirus prédominent dans les étiologies virales, généralement de meilleur pronostic. Le diagnostic repose essentiellement sur l’analyse du liquide céphalo-rachidien (LCR), prélevé par ponction lombaire. Celle-ci comprend des examens cytologiques, biochimiques (glucose, protéines) et microbiologiques (culture, coloration de Gram), souvent complétés par des méthodes moléculaires telles que la PCR pour une détection rapide et sensible des agents pathogènes. Le traitement est adapté à l’étiologie : une antibiothérapie probabiliste est immédiatement instaurée en cas de suspicion de méningite bactérienne, puis ajustée selon les résultats microbiologiques. Les méningites virales peuvent nécessiter un traitement antiviral spécifique (notamment pour l’herpès virus), tandis que les formes fongiques requièrent un antifongique ciblé. La prévention repose sur plusieurs piliers : la vaccination (contre le méningocoque, le pneumocoque et Haemophilus influenzae de type b), l’amélioration des conditions d’hygiène, et la mise en place d’une surveillance épidémiologique rigoureuse. Au Maroc, les données épidémiologiques révèlent une prédominance des méningites à méningocoques et à pneumocoques, avec une répartition hétérogène selon les régions et les groupes d’âge. Ces observations soulignent la nécessité d’adapter les politiques de santé publique et les stratégies vaccinales pour mieux contrôler cette pathologie et en réduire l’incidence ainsi que les séquelles potentielles.