Etudiant : ALAOUI MHAMDI OMAR

Filière : Master Biotechnologie, Ecologie et Valorisation des Phytoressources (BEVP)

Encadrant : Pr. KHABBACH ABDELMAJID

Annèe : 2025

Résumé : Les écosystèmes forestiers marocains, fragilisés par les pressions humaines et climatiques, connaissent une dégradation progressive. Dans ce contexte, la forêt de Djebel Aoua Nord (Moyen Atlas), encore peu étudiée, constitue un milieu d’intérêt écologique. Cette étude vise à caractériser sa végétation afin de mieux comprendre sa composition floristique et les dynamiques environnementales associées. L’inventaire réalisé a permis de recenser 34 taxons appartenant à 22 familles botaniques. Les Asteraceae dominent avec 23,53 %, suivies par les Poaceae et les Oleaceae (8,82 % chacune). Les résultats des indices écologiques montrent que Quercus ilex ssp. ballota., Phillyrea angustifolia L. et Chamaerops humilis L. sont les taxons les plus dominantes, avec un recouvrement partiel moyen (Ri) supérieur à 0,5. Ces taxons présentent également les plus hauts indices de présence (Pr), traduisant leur large distribution spatiale. L’analyse de la richesse spécifique (S) révèle une variabilité notable entre les stations, avec des valeurs maximales enregistrées dans les stations R13, R14 et R15. L’indice de Shannon (H’) est plus élevé dans ces mêmes stations, témoignant d’une diversité structurée. L’équitabilité varie selon les sites, illustrant tantôt une répartition équilibrée des taxons, tantôt une dominance spécifique marquée. L’indice de Jaccard (Ij), révèle des niveaux de similarité moyens à élevés entre plusieurs stations, indiquant des conditions écologiques communes. L’analyse factorielle des correspondances (AFC) a permis de regrouper les stations en quatre ensembles floristiques distincts. L’analyse en composantes principales (ACP) appliquée aux sols des cinq stations où pousse Thymus sp. a permis de distinguer trois groupes différenciés de point de vue composition minérale de sol . Ces résultats soulignent l’importance des facteurs édaphiques dans la structuration des habitats naturels. L’étude ethnobotanique réalisée sur Thymus sp. a révélé une forte cohérence entre les savoirs locaux, les modes de préparation et les usages thérapeutiques de la plante. La majorité des répondants utilisent principalement les feuilles, notamment pour traiter les affections gastro-intestinales et les troubles respiratoires. Une corrélation nette a été observée entre le type d’utilisation et l’état de la plante. La station d’Imouzzer Kandar se distingue par une population urbaine instruite, plus sensibilisée à l’usage médicinal raisonné du Thymus sp.. Ces résultats confirment l’importance du lien entre patrimoine végétal local et pratiques culturelles. Mots-clés : Djebel Aoua Nord, ethnobotanique, Thymus sp., relevé phytosociologique, indice d’abondance – dominance, sociabilité, AFC, ACP.