Projet de fin d'étude : Biocontrôle du Bayoud du palmier dattier : Évaluation des extraits d’Artemisia absinthium et de ses bactéries endophytes contre Fusarium oxysporum f. sp. Albedinis
Etudiant : BELACHKAR MOHAMED
Filière : Master Biotechnologie, Ecologie et Valorisation des Phytoressources (BEVP)
Encadrant : Pr. HAMAMOUCH NOUREDDINE
Annèe : 2025
Résumé : La fusariose du palmier dattier, également appelée maladie du Bayoud, est causée par Fusarium oxysporum f. sp. albedinis et constitue la menace la plus sérieuse pour cette culture au Maroc, ayant déjà dévasté plus des deux tiers des palmeraies. À ce jour, aucun traitement efficace n’a été trouvé pour lutter contre cette maladie. Cette étude s'intéresse à l’utilisation des extraits d’Artemisia absinthium et de ses bactéries endophytes comme alternative biologique pour combattre cette pathologie. Les extraits aqueux et éthanoliques de Artemisia absinthium ont été évalués pour leur capacité à inhiber la germination des spores de Foa, la croissance mycélienne et la sporulation. Quatre doses (de 0,625 mg/mL à 5 mg/mL) ont été testées. Les résultats ont montré que l'extrait éthanolique à 5 mg/mL avait l’effet le plus marqué, inhibant la germination des spores à 100 %, la croissance mycélienne à 42 %, et la sporulation à 60 %. En revanche, l'extrait aqueux a montré des résultats particulièrement significatifs sur la sporulation, avec une inhibition de 70 %, tout en inhibant également la germination des spores à 87 % et la croissance mycélienne à 18 %, démontrant un effet moins fort mais néanmoins notable. Ces résultats suggèrent que l'extrait éthanolique est plus performant pour inhiber la germination des spores et la croissance mycélienne, tandis que l'extrait aqueux est plus efficace contre la sporulation. Les analyses chimiques ont révélé que l'extrait aqueux contenait les concentrations les plus élevées en composés phénoliques totaux (TPC : 274 mg GAEs/g), en flavonoïdes (4 mg QE/g) et en tannins (110 mg ECT/g). À titre comparatif, l'extrait éthanolique contenait 41 mg GAEs/g de phénols, 3 mg QE/g de flavonoïdes et 19 mg ECT/g de tannins, indiquant que malgré un contenu plus faible, il reste plus actif sur certaines inhibitions biologiques. Le matériel végétal a été récolté dans la région d’Oulad Zbaïr (province de Taza). Les feuilles ont été utilisées pour les extraits, et les racines pour l’isolement des bactéries endophytes. Seize isolats bactériens ont été testés pour leur activité antifongique contre Foa. Ces isolats ont été caractérisés morphologiquement et physiologiquement. Treize d’entre eux ont présenté une activité antifongique et ont été classés selon leur taux d’inhibition de la croissance mycélienne : forte (>70 %), modérée (50–70 %) ou nulle. Concernant leur potentiel enzymatique : 56,25 % ont montré une activité cellulase, 25 % une activité pectinase, 43,75 % une activité amylase, 31,25 % une activité chitinase, et 37,5 % une activité protéase. Aucun isolat n’a provoqué de réaction d’hypersensibilité sur les feuilles de tabac, confirmant leur caractère non pathogène et renforçant leur potentiel en tant qu’agents de lutte biologique. Parmi ces isolats, la souche BM15 s’est distinguée par la production de toutes les enzymes testées et une forte activité antifongique. Le séquençage du gène 16S rRNA a permis d’identifier cette souche comme appartenant à l’espèce Bacillus halotolerans, reconnue pour son comportement endophyte non pathogène et son potentiel en biocontrôle. Les résultats de cette étude suggèrent que les extraits d’Artemisia absinthium et les bactéries endophytes isolées représentent des agents prometteurs pour la protection du palmier dattier contre la fusariose, avec un fort potentiel en lutte biologique. Toutefois, des études supplémentaires restent nécessaires pour mieux comprendre leurs mécanismes d’action et évaluer leur efficacité en conditions réelles de culture. Mots-clés : Fusariose du palmier dattier, Fusarium oxysporum f. sp. albedinis, Artemisia absinthium, bactéries endophytes, extraits végétaux, activité antifongique, lutte biologique, Bacillus halotolerans.