Projet de fin d'étude : Etude ethnopharmacologique des plantes médicinales utilisées dans le traitement de la leishmaniose dans la région de Fès-Meknès et évaluation de l'activité antioxydante de Dittrichia viscosa L.

Etudiant : MOURSSOU FARAH

Filière : Master Biotechnologie, Ecologie et Valorisation des Phytoressources (BEVP)

Encadrant : Pr. AUTRE

Annèe : 2025

Résumé : La leishmaniose est une maladie parasitaire majeure de santé publique, endémique dans plusieurs régions du Maroc, notamment dans la région de Fès-Meknès, où les conditions écologiques et socio-économiques favorisent sa propagation. Face aux limites des traitements conventionnels, les médecines alternatives, en particulier la phytothérapie traditionnelle, suscitent un regain d’intérêt croissant. Cette étude ethnobotanique a été menée dans le but d’identifier et de documenter les plantes médicinales traditionnellement utilisées dans le traitement de la leishmaniose dans cette région. L’enquête, réalisée auprès de 124 informateurs, s’est appuyée sur un questionnaire visant à recueillir des données sur le profil socio-démographique des informateurs, les parties de plantes employées, les modes de préparation et les voies d’administration. Au total, 22 espèces végétales appartenant à différentes familles botaniques ont été recensées, avec une prédominance notable de la famille des Lamiaceae (23 %). Les feuilles constituent la partie la plus utilisée (46 %), tandis que les formes de préparation les plus courantes sont le cataplasme (40 %), la poudre (24 %) et la décoction (15 %). Toutes les préparations sont appliquées localement sur la zone infectée, en adéquation avec la forme cutanée de la leishmaniose, prédominante dans la région. L’analyse de la valeur d’usage (UV) a montré que les espèces les plus citées sont : Aristolochia clematitis L. (0,89), Dittrichia viscosa L. (0,78), Cistus salviifolius L. (0,71), Salvia verbenaca L. (0,62) et Lavandula officinalis M. (0,49). Une évaluation expérimentale a également été effectuée sur Dittrichia viscosa afin d’estimer son activité antioxydante par la méthode DPPH. Les résultats ont révélé un potentiel intéressant de piégeage des radicaux libres, avec des valeurs d’IC₅₀ de 590,2 µg/ml (extraction par sonication) et 532,2 µg/ml (extraction par sonication + macération), confirmant le potentiel biologique de cette espèce. L’étude met en évidence la forte dépendance des populations locales aux savoirs traditionnels transmis oralement. Ces résultats soulignent l’importance du patrimoine ethnobotanique local, tant pour la santé communautaire que pour l’exploration de nouvelles pistes thérapeutiques naturelles contre la leishmaniose. Ce travail contribue à la valorisation des ressources phytogénétiques locales et offre une base pour des études pharmacologiques futures. Mots clés : Étude ethnobotanique, Leishmaniose, Plantes médicinales, Phytothérapie, Région Fès-Meknès.